L'intelligence artificielle ressuscite George Carlin, un humoriste décédé, à la grande fureur de sa fille

8 mois ago · Updated 8 mois ago

Table
  1. Résurrection virtuelle controversée : l'IA ramène George Carlin sur scène
  2. Le choc des émotions : la fille de Carlin exprime sa colère et la question éthique
  3. L'équilibre fragile entre hommage et dépassement des limites
  4. Les défis futurs : encadrer l'utilisation de l'IA pour respecter la mémoire et l'héritage

Résurrection virtuelle controversée : l'IA ramène George Carlin sur scène

La technologie de l'intelligence artificielle a permis une prouesse à la limite de la science-fiction : George Carlin, l'icône comique disparue en 2008, a été « ressuscité » virtuellement pour un spectacle, sans aucune autorisation de sa famille. La vidéo youtube "I'am Glad I'm Dead" n'est pas du goût de sa fille, et on la comprend, la pauvre !

Cet événement sans précédent a suscité un mélange complexe d'émerveillement et d'inquiétude, replaçant la question de l'éthique au cœur du débat public.

Cette performance a été rendue possible grâce à des algorithmes sophistiqués que l'on retrouve derrière les deepfakes. Le logiciel utilisant des heures de contenu audio et vidéo de Carlin a généré un set qui semblait presque sorti de la bouche de l'artiste lui-même. Toutefois, cette avancée technologique n'est pas sans soulever des interrogations sur le respect de l'individualité et des droits posthumes.

https://youtu.be/2kONMe7YnO8?si=iDJGvXAnvdhbp613

Le choc des émotions : la fille de Carlin exprime sa colère et la question éthique

L'utilisation posthume des images et de la voix de George Carlin a provoqué une réaction vive de la part de sa fille, Kelly Carlin. Évoquant un manque de respect envers l'héritage de son père, elle a fait part de sa profonde désapprobation. Kelly Carlin a également soulevé des préoccupations quant à qui devrait donner son consentement pour une telle entreprise, suggérant que l'assentiment de la famille devrait être une priorité.

La dimension éthique de cette controverse dépasse le cadre familial. Elle touche à l'intégrité de l'artiste et à son droit à l'oubli. Les juristes et les experts en propriété intellectuelle sont amenés à réfléchir sur les implications légales d'une telle utilisation de l'image d'une personne décédée, et sur les éventuels besoins d'une législation spécifique.

L'équilibre fragile entre hommage et dépassement des limites

Cette démarche, bien que technologiquement avancée, remet en question l'essence même d'un hommage. Les créateurs de l'événement ont défendu leur action comme un tribut innovant à l'humour et à l'esprit critique de Carlin, tout en reconnaissant qu'ils naviguaient en eaux troubles. Les audiences se sont retrouvées partagées entre la fascination de voir leur humoriste favori « revenir » et le malaise de savoir que l'acte créatif était orchestré par des machines.

Le débat a également pris de l'ampleur dans le domaine artistique, questionnant la frontière entre la conservation du patrimoine culturel et le pillage numérique de l'iconographie d'un artiste. Les spectateurs et les critiques s'accordent à dire que trouver l'équilibre juste est essentiel pour naviguer dans cette nouvelle ère de possibilités créatives infinies.

Les défis futurs : encadrer l'utilisation de l'IA pour respecter la mémoire et l'héritage

À l'horizon, se profilent des défis considérables quant à l'encadrement de l'utilisation de l'intelligence artificielle dans le respect de la mémoire des disparus. Comment allons-nous définir les droits numériques post-mortem ? C'est un enjeu clé pour maintenir la confiance du public et la sécurité des héritages artistiques.

Des propositions telles que des lois encadrant strictement l'utilisation d'algorithmes qui manipulent l'image et la voix des défunts, ou des réglementations sur le consentement des proches, font déjà leur chemin dans les sphères législatives. La priorité est de développer une « charte éthique » de l'IA qui garantirait les droits des individus, rassurant ainsi la société que la technologie, si puissante soit-elle, est tenue en laisse par la sagesse humaine et la responsabilité morale.

Nathalie Bottollier
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