Palestine: le premier génocide assisté par l'Intelligence artificielle ?

4 mois ago · Updated 4 mois ago

Palestine: le premier génocide assisté par l'Intelligence artificielle ?

Quand la technologie franchit les lignes de l'éthique, le futur de l'humanité est-il en jeu ? Découvrez l'impact inquiétant de l'intelligence artificielle dans le conflit qui déchire la Palestine.

Table
  1. Historique et contexte du conflit en Palestine
    1. La Nakba : point de départ d'une tragédie historique
    2. Intifadas et cycles de répression
    3. Une paix insaisissable
    4. Opération "Glaives de fer" : un nouveau chapitre sanglant
    5. Dilemmes contemporains
  2. Rôle de l'intelligence artificielle dans la surveillance et le contrôle des populations
    1. La surveillance omniprésente
    2. Des décisions automatisées aux conséquences mortelles
    3. L'extension du champ de bataille
    4. Vers une nécessaire régulation éthique
  3. Considérations éthiques et risques de dérives liées à l'usage de l'IA dans les conflits armés
    1. La question du discernement moral
    2. Les limites de l'algorithme face au chaos humain
    3. L'érosion potentielle du droit international humanitaire

Historique et contexte du conflit en Palestine

Le conflit qui déchire la Palestine et Israël plonge ses racines dans un passé complexe, marqué par des vagues de violence et des tentatives de paix éphémères. La terre sainte, berceau d'antagonismes séculaires, est le théâtre d'affrontements récurrents entre Israéliens et Palestiniens. Ces derniers aspirent à la reconnaissance de leur souveraineté nationale sur une terre partagée avec Israël, État créé en 1948 suite au plan de partage des Nations unies.

La Nakba : point de départ d'une tragédie historique

L'événement fondateur de cette discorde perpétuelle est la Nakba – catastrophe en arabe – qui a vu l'exode forcé de centaines de milliers de Palestiniens lors de la création d'Israël. L'historien Ilan Pappé décrit ce moment comme un nettoyage ethnique, où les villages palestiniens furent rasés et leurs habitants contraints à l'exil.

Intifadas et cycles de répression

Au fil des décennies, les soulèvements populaires appelés Intifadas ont ponctué l'histoire du territoire disputé. Chacun a été suivi par une réponse militaire israélienne dans une spirale interminable qui n'a fait qu'exacerber les tensions.

Une paix insaisissable

De multiples accords ont été signés, promettant à chaque fois une paix durable. Pourtant, aucun n'a réussi à mettre fin aux hostilités. Les initiatives diplomatiques semblent impuissantes face à une réalité où chaque camp reste campé sur ses positions irréconciliables.

Opération "Glaives de fer" : un nouveau chapitre sanglant

L'opération "Glaives de Fer", lancée par Israël en réponse aux actions du Hamas le 7 octobre 2023, s'inscrit dans cette continuité conflictuelle. Cette intervention militaire a entraîné des pertes humaines considérables et soulève des questions quant à l'utilisation disproportionnée de la force contre les populations civiles.

Dilemmes contemporains

Aujourd'hui, face à un bilan humain désastreux où les civils paient le prix fort, l'on se questionne sur les approches sécuritaires adoptées par Israël pour atteindre ses objectifs militaires. La stratégie actuelle semble loin d'apaiser les tensions ou de mener vers une résolution pacifique du conflit.

Cette chronologie tragique met en lumière non seulement l'inextricable complexité du conflit, mais aussi l'urgence d'une solution politique globale qui reconnaîtrait les droits fondamentaux et les aspirations légitimes des deux peuples.

Rôle de l'intelligence artificielle dans la surveillance et le contrôle des populations

La surveillance massive et le contrôle des populations représentent un pan inquiétant de l'utilisation moderne de l'intelligence artificielle. Dans le contexte du conflit israélo-palestinien, cette technologie s'érige en instrument d'une vigilance sans précédent.

La surveillance omniprésente

L'intelligence artificielle, par son omnipotence algorithmique, offre aux autorités militaires une capacité de surveillance accrue. Des programmes tels que Lavender illustrent cette dynamique : ils scrutent les moindres faits et gestes des individus à travers des prismes divers – caméras urbaines, communications téléphoniques, activités sur les réseaux sociaux – pour évaluer et attribuer un score de risque à chaque personne.

Des décisions automatisées aux conséquences mortelles

Cette analyse automatisée débouche sur la création de listes d'individus considérés comme menaces potentielles. Ces listes sont ensuite utilisées pour orchestrer des actions militaires ciblées. La détermination algorithmique du statut d'un individu se substitue ainsi au discernement humain, avec toutes les failles que cela peut comporter.

Voici quelques problématiques soulevées par cette approche :

  • Précision fallacieuse : malgré les promesses d'une plus grande exactitude dans la sélection des cibles, il apparaît que la réalité est bien différente. Les erreurs ne sont pas rares et les conséquences irréversibles.
  • Fragilité des données : la fiabilité des informations recueillies est souvent mise en cause. Les bases de données peuvent être obsolètes ou incorrectes, menant à l'élimination injustifiée d'innocents.

L'extension du champ de bataille

L'utilisation intensive de l'IA transforme également le domicile familial en champ de bataille potentiel. En effet, certains systèmes permettent de suivre les personnes marquées jusqu'à leur foyer. Cependant, ces technologies ne garantissent pas la présence effective de la cible lors d'une frappe aérienne nocturne, augmentant ainsi dramatiquement le risque pour les civils innocents pris dans ce qu'il convient désormais d'appeler les "dommages collatéraux".

Ce tableau sombre où l'intelligence artificielle devient un rouage clé dans la machinerie conflictuelle souligne un besoin urgent : celui d'un cadre éthique robuste qui régulerait son utilisation dans le respect du droit international humanitaire.

Vers une nécessaire régulation éthique

Dans ce tumulte technologique où l'IA endosse un rôle prépondérant dans le destin des nations et des individus, il devient impératif d'établir des garde-fous éthiques solides. Il s'agit non seulement de protéger les populations civiles mais aussi de préserver notre humanité face à une froide logistique computationnelle qui semble ignorer ses principes fondateurs.

L'enjeu est donc double : veiller à ce que ces outils restent au service du bien-être collectif tout en limitant leur capacité à semer destruction et chaos sous couvert d'une efficacité opérationnelle contestable.

Considérations éthiques et risques de dérives liées à l'usage de l'IA dans les conflits armés

L'avènement de l'intelligence artificielle dans le domaine militaire soulève des questions cruciales sur les implications éthiques de son usage. Alors que les technologies basées sur l'IA offrent des perspectives d'une guerre plus ciblée, elles peuvent également entraîner des conséquences désastreuses pour les populations civiles.

La question du discernement moral

L'intégration croissante de l'intelligence artificielle dans la stratégie militaire interpelle notre conception même du discernement moral en temps de guerre. Les révélations concernant le programme Lavender et ses semblables indiquent une tendance à déléguer aux machines des décisions qui, traditionnellement, relevaient du jugement humain. Face à cette mécanisation du choix des cibles, la place accordée à la réflexion éthique semble s'amenuiser.

Les limites de l'algorithme face au chaos humain

La complexité inhérente aux zones de conflit met en exergue les limites algorithmiques lorsqu'il s'agit d'évaluer le coût humain. Le recours systématique à l'IA pour la désignation des cibles peut conduire à une augmentation alarmante des victimes civiles. Cette situation est exacerbée par le fait que ces systèmes ne prennent pas toujours en compte la volatilité et les nuances du terrain.

Voici certains des risques identifiés :

  • Risques d'erreur : les données erronées ou obsolètes peuvent mener à la sélection inappropriée de cibles innocentes ;
  • Absence de compassion : un algorithme ne possède pas la capacité d'empathie nécessaire pour évaluer l'impact humain d'une frappe militaire.

L'érosion potentielle du droit international humanitaire

L'utilisation accrue de l'intelligence artificielle dans les opérations armées risque d'éroder les principes fondamentaux du droit international humanitaire. Ce dernier repose sur la protection des civils et sur le principe de proportionnalité, qui pourrait être compromis si un système informatique est programmé pour optimiser le nombre d'éliminations sans considération suffisante pour les vies non combattantes.

Cette nouvelle ère technologique nous confronte donc à un dilemme profond : comment concilier progrès technique et respect inconditionnel des droits humains ? La réponse réside peut-être dans un dialogue renforcé entre experts technologiques, juristes internationaux et représentants civils afin d'encadrer strictement l'utilisation militaire de ces outils puissants mais potentiellement destructeurs.

Dans ce contexte troublant où chaque avancée technologique peut se transformer en arme à double tranchant, il est impératif que les acteurs internationaux œuvrent ensemble vers une régulation rigoureuse. Il s'agit non seulement de prévenir toute forme d’abus, mais aussi d’assurer que ces innovations servent avant tout la cause commune : celle du maintien de la paix et du respect sacrosaint de chaque vie humaine.

Nathalie Bottollier
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